L’atelier est un lieu qui évolue selon les besoins, les envies, les nécessités du travail. Encombré bien souvent, organisé ou désorganisé à la jauge des flux et reflux de l’acte de peindre.
L’atelier se vide et se remplit.
Des plantes, des branchages suspendus, des fleurs à peine écloses et coupées, des fruits mûrs ramassés posés ça et là et oubliés, des pétales, des graines, du pollen, détachés et balayés par un courant d’air. Du fil de fer, du fil tout court, des cailloux, des plumes, des coquilles, des bouts de bois, des crânes d’animaux, des écailles, des mues d’insectes.
Des traces de vie qui passe.
Le travail pictural se fait à l’aide de pigments, d’essences et d’huile de lin sur des panneaux de bois préalablement préparés.
Peindre et franchir le gouffre du vide. Se heurter aux intervalles. Voir ce qui se produit. Prendre le temps de trébucher, de douter pour mieux comprendre. Les yeux à l’écoute. Le regard se perd dans les entrelacs d’une branche suspendue, d’une fleur éclose, des sensations naissent, jubilation devant le spectacle de la nature, émerveillement de cette grâce fragile et éphémère, vertige…dans l’attente que le geste se libère. Recherche constante et jamais achevée à essayer de fixer ce qui ne peut l’être. Il y a toujours une distance et des intermittences. Un écart entre le regard et le geste de la main, le trait sur le support.
Cécile Maurel
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